Le Maroc face à des menaces terroristes multiples

Le Maroc continue de se trouver au cœur d'une lutte contre des menaces terroristes multiples, tant internes qu'externes. Le démantèlement récent d'une cellule terroriste liée à l'organisation Daech, peu de temps après l'éradication de celle des "trois frères", en témoigne. Le Directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Cherkaoui Habboub, a mis en lumière lors d’une conférence de presse à Salé, que ce démantèlement illustre la complexité de la situation sécuritaire à laquelle fait face le Royaume.

Selon M. Habboub, ces événements montrent clairement que le Maroc est simultanément confronté à des menaces terroristes provenant de l’intérieur, avec l’implication d’éléments locaux, et de l’extérieur, notamment via des groupes actifs dans la région du Sahel. Le recrutement, l’endoctrinement idéologique et l’activation d’opérations terroristes contre des cibles locales et étrangères sont orchestrés par des réseaux internationaux.

Le responsable du BCIJ a souligné l’impact de la propagande des groupes terroristes, qui n’hésitent pas à afficher leur volonté de s’attaquer au Maroc, comme en témoignent les récentes publications de Daech et d'Al-Qaïda, appelant à la mobilisation de leurs partisans contre le Royaume. L’influence de ces groupes dépasse largement les frontières, avec des ramifications directement liées à des cellules locales.

Le cas de la cellule récemment démantelée, dirigée par Abderrahmane Assahraoui, membre du "Comité des opérations extérieures" de Daech, illustre l'infiltration de groupes terroristes étrangers dans des projets visant le Maroc. Ce phénomène n'est pas nouveau. En effet, l’histoire récente du Royaume est marquée par des tentatives multiples d’attaques terroristes planifiées par des groupes internationaux, parfois dirigées de loin, parfois avec l’implication directe de Marocains.

M. Habboub a rappelé plusieurs événements marquants, dont l’arrestation en 2015 d'un émissaire de Daech à Oujda, porteur de produits chimiques destinés à la fabrication d’explosifs. Cette expérience, ainsi que d'autres projets avortés, montre la persistance de l’acharnement des organisations terroristes à déstabiliser le pays. Ce contexte met en évidence la complexité de la lutte antiterroriste au Maroc, qui doit répondre simultanément à des menaces internes et externes.

L’une des principales préoccupations soulevées par le Directeur du BCIJ concerne la dynamique entre les éléments locaux, souvent incapables de rejoindre les camps de Daech en Afrique, et leur détermination à commettre des actes terroristes sur le sol marocain. L’assassinat d'un policier près de Casablanca en mars 2023, ainsi que d'autres actions violentes, a été mené par des individus enrôlés à distance, après avoir échoué dans leurs tentatives de rejoindre les fronts de guerre à l'étranger.

Cette dualité des menaces – internes et externes – s’intensifie avec la présence de cadres marocains au sein des groupes terroristes opérant en Afrique, en particulier dans le Sahel, une région particulièrement touchée par le terrorisme international. Les récents démantèlements, notamment celui des 29 et 30 janvier 2024, qui a permis d’arrêter plusieurs membres de cellules à Casablanca, Tanger et Beni Mellal, révèlent l’importance des réseaux d’acheminement de combattants marocains vers les branches de Daech en Afrique de l’Ouest et en Corne de l’Afrique.

Ces événements rappellent l'importance de la vigilance et de l'efficacité des services de sécurité marocains, qui continuent de démontrer leur capacité à déjouer des menaces de plus en plus complexes. Le démantèlement de cette cellule terroriste confirme une fois de plus la position du Maroc en tant que modèle en matière de sécurité intérieure, tout en contribuant à la stabilité régionale et internationale.