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Libération de Mohamed Boughalleb : Une victoire contre le décret 54
La justice tunisienne a ordonné jeudi la libération du journaliste et figure médiatique Mohamed Boughalleb, incarcéré depuis le 22 mars 2024, après sa condamnation pour avoir porté atteinte à l'honneur d'une responsable du ministère des Affaires religieuses. Cette décision fait suite à une demande de libération déposée par la défense, qui a été acceptée par la Cour criminelle au tribunal de première instance. Toutefois, le journaliste reste poursuivi en vertu du décret-loi 54, un texte controversé promulgué par le président Kais Saied en septembre 2022.
Le décret 54, qui vise officiellement à lutter contre les "fausses informations", est au centre des critiques, notamment en raison de son interprétation trop large par la justice, qui l'utilise pour réprimer les opposants, journalistes et militants. Ce décret a été vu par de nombreuses ONG et défenseurs des droits humains comme un outil de répression de la liberté d’expression et d’intimidation à l’encontre des voix dissidentes.
La libération de Boughalleb survient un jour après celle de Sihem Bensedrine, militante des droits humains et figure de proue de la lutte pour la liberté d’expression en Tunisie. Elle marque un tournant dans la contestation croissante de l’utilisation abusive du décret 54, qui a conduit à l’arrestation d’environ 400 personnes, dont des journalistes, avocats, blogueurs et citoyens. Ce décret est largement perçu comme un moyen d’écarter les voix critiques du gouvernement et de la présidence.
Les conditions de santé de Mohamed Boughalleb ont été une source d’inquiétude, ses proches ayant rapporté qu’il souffrait de diabète et d’hypertension. Fin janvier, des organisations de défense des droits humains, dont la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), ont alerté sur l’état de santé grave de plusieurs détenus, dont Boughalleb, dont l'incarcération avait suscité des préoccupations nationales et internationales.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a salué cette libération tout en condamnant fermement le décret 54. Dans un communiqué, il a qualifié cette libération de « nouvelle gifle » contre le texte, qui est devenu un symbole de la persécution des leaders d’opinion et des journalistes. Cette décision représente un petit espoir pour les défenseurs de la liberté de la presse en Tunisie, un pays qui, depuis l’arrivée au pouvoir du président Kais Saied en 2021, a vu une régression des droits et des libertés fondamentales.
Les ONG tunisiennes et internationales continuent de dénoncer cette dérive autoritaire, appelant à la révision ou à l’abrogation du décret 54, jugé incompatible avec les principes fondamentaux des droits humains. La question de la répression de la liberté d’expression en Tunisie reste donc plus que jamais d'actualité, avec des voix critiques qui persistent à se battre pour la liberté de la presse et l’indépendance de la justice dans le pays.
Dans ce contexte tendu, la libération de Mohamed Boughalleb, même partielle, reste un signal fort que la lutte pour la liberté d’expression en Tunisie n’est pas encore perdue.