Mohammedia : L’invasion des animaux errants, un fléau qui mine la ville

Ternie par des dysfonctionnements persistants et des aberrations législatives, la cité des fleurs, Mohammedia, semble perdre peu à peu de son éclat et de son attractivité. Mais un autre problème vient s’ajouter à la longue liste des défis que la ville doit affronter : l’envahissement par les chiens et les chats errants. Un phénomène qui perturbe non seulement l’ordre public, mais qui menace aussi la santé et la sécurité des habitants.

Une Situation Hors de Contrôle

Dans les rues de Mohammedia, la présence d’animaux errants est devenue une réalité quotidienne. Leurs allées et venues sont visibles à chaque coin de rue, créant un spectacle peu engageant pour les citoyens. Des déchets jonchent les espaces publics, attirant ces animaux à la recherche de nourriture. Selon les statistiques, la ville enregistre une moyenne de six morsures par jour, un chiffre alarmant qui témoigne de la gravité de la situation. Les morsures, souvent causées par des animaux porteurs de maladies telles que la rage, représentent un danger sanitaire majeur pour la population.

Le manque d’action des autorités locales, malgré les budgets alloués à la lutte contre ce phénomène, suscite l’indignation des citoyens. Les mesures mises en place jusqu’à présent semblent inefficaces et ne répondent pas aux attentes des habitants.

La Responsabilité des Autorités

Dans une réaction reçue, Houssine El Yamani, défenseur de la ville de Mohammedia, n’a pas tardé à exprimer son mécontentement. Selon lui, l’article 100 de la loi 14-113 régissant les collectivités territoriales impose au président du conseil communal de garantir la sécurité, la propreté et la tranquillité publiques, ce qui inclut la gestion des animaux errants et la lutte contre la rage. Cependant, à Mohammedia, ces responsabilités ne sont pas assumées comme elles devraient l’être.

"Le soulèvement de ce problème est devenu inévitable. Nous constatons tous les jours l’ampleur de l’errance des animaux. C’est une situation qui échappe au contrôle des autorités et qui met en danger la sécurité des habitants", a-t-il souligné.

Les Conséquences Sanitaires et Sociales

Au-delà des nuisances sonores et de l’impact esthétique de la ville, les morsures d’animaux errants représentent un véritable risque pour la santé publique. Ces incidents nécessitent des soins médicaux coûteux et peuvent entraîner des complications graves, y compris la transmission de la rage, une maladie potentiellement mortelle.

La prolifération des animaux errants est aggravée par certaines pratiques courantes, comme la dispersion des ordures dans les rues ou leur utilisation par des gardiens de nuit pour des raisons souvent malveillantes. Ces comportements favorisent non seulement l’errance des animaux mais rendent également la ville moins accueillante et plus vulnérable aux risques sanitaires.

Des Solutions Concrètes à Mettre en Place

Face à cette situation, Houssine El Yamani propose des mesures concrètes pour réguler la population des animaux errants et rétablir l’ordre public. Il recommande une capture systématique des chiens errants, leur mise en fourrière, ainsi que des campagnes de stérilisation pour contrôler leur reproduction et éviter la prolifération.

"Des actions fermes et ciblées doivent être mises en place immédiatement pour endiguer ce fléau. La ville mérite d’être propre, sûre et accueillante", ajoute-t-il. En outre, il suggère que des campagnes de sensibilisation soient lancées pour encourager les citoyens à adopter des comportements responsables, comme la gestion des déchets et la surveillance de leurs animaux domestiques.

Un Appel à l’Action

Le défenseur de la ville de Mohammedia, tout comme de nombreux citoyens engagés, appelle à une prise de décision rapide et à une action concrète de la part des autorités locales. Le manque de rigueur dans l’application des mesures actuelles et l’absence de nouvelles initiatives laissent présager un avenir sombre pour la ville, à moins que des solutions efficaces ne soient rapidement mises en place.

"Mohammedia mérite mieux que cette image d’une ville submergée par les chiens et chats errants", conclut Houssine El Yamani. Les habitants attendent des réponses claires et immédiates pour restaurer la qualité de vie et redonner à la ville son éclat d’antan.