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Renseignement militaire : nouvelle vague de limogeages ordonnés par Trump
Le président américain Donald Trump a démis de ses fonctions le lieutenant-général Jeffrey Kruse, directeur de la Defense Intelligence Agency (DIA), ainsi que deux autres hauts responsables de cette agence, après la publication d’un rapport qui contredisait ses déclarations sur les frappes américaines menées en Iran en juin dernier.
Selon ce rapport, les bombardements auraient certes retardé le programme nucléaire iranien de plusieurs années, mais sans le détruire totalement. Une conclusion qui diffère sensiblement du discours officiel du président américain, qui affirme que ces attaques ont « anéanti » les installations nucléaires visées.
Un haut responsable militaire, cité anonymement, a confirmé vendredi que Jeffrey Kruse « n’assumera plus les fonctions de directeur de la DIA ». Deux autres figures majeures de l’agence, la vice-amirale Nancy Lacore, cheffe de la réserve de la Marine, et le contre-amiral Milton Sands, ont également été écartés.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump multiplie les limogeages au sommet de l’appareil sécuritaire et militaire américain. En février, il avait déjà remercié le chef d’état-major des armées, Charles Brown, sans fournir d’explication.
Le ministre de la Défense Pete Hegseth, proche allié du président, a défendu cette décision, accusant les auteurs du rapport d’avoir cherché à « minimiser un succès historique » en laissant fuiter leurs conclusions dans la presse. Mais dans les rangs démocrates, de nombreuses voix dénoncent une politisation inquiétante de l’armée, institution traditionnellement neutre.
Donald Trump, dont l’ancien chef d’état-major l’avait qualifié « d’aspirant dictateur », revendique une approche fondée sur la loyauté. Cette logique, appliquée désormais au commandement militaire, suscite des tensions internes. Le président a par ailleurs multiplié les démonstrations de force, comme la parade militaire organisée le 14 juin à Washington, coïncidant avec l’anniversaire de ses 79 ans.
Cette série de limogeages illustre une volonté d’imposer un contrôle sans partage sur l’appareil sécuritaire américain, au risque de fragiliser son indépendance.