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Sommet Maroc–Espagne : Sebta presse pour une normalisation douanière complète
À la veille du sommet de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne, prévu mercredi et jeudi, la question de la normalisation douanière refait surface. Le gouvernement local de Sebta a appelé à inclure ce dossier dans les discussions officielles, estimant qu’il s’agit d’un enjeu stratégique pour l’avenir économique de l’enclave.
Ce rendez-vous bilatéral rassemblera une délégation marocaine conduite par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et une délégation espagnole dirigée par le Premier ministre, Pedro Sánchez. Un contexte diplomatique qui redonne de la visibilité à la jeune douane commerciale de Sebta, opérationnelle seulement depuis janvier 2025.
Une “étape historique” encore inachevée
Le président du gouvernement local de Sebta, Juan Vivas, a décrit l’ouverture du bureau de douane comme une étape « historique », symbole de la normalisation des relations entre Rabat et Madrid après la crise diplomatique de 2020-2022.
Selon les autorités locales citant Europa Press, cette ouverture représente une « avancée significative vers un transit régulier, comparable à celui d’un point de passage international classique ». Toutefois, Sebta plaide désormais pour un bureau pleinement opérationnel, conforme aux standards internationaux, avec des procédures unifiées et sans restrictions autres que celles prévues par la loi.
Les entreprises réclament un cadre sécurisé
Du côté du secteur privé, les attentes sont tout aussi fortes. Arantxa Campos, présidente de la Confédération des entreprises de Ceuta (CECE), espère que le sommet débouchera sur la création officielle d’une douane commerciale complète, capable de rassurer les entrepreneurs et d’encourager les échanges réguliers avec le Maroc.
Elle souligne que le dispositif actuel manque de sécurité juridique, ce qui freine les investissements dans les importations et les exportations. Le nouveau système responsabilise directement les opérateurs économiques, qui doivent respecter des procédures strictes sans bénéficier du soutien structurel des autorités locales — un changement qui ne fait pas l’unanimité.
Selon la CECE, seule une douane alignée sur les standards d’Algésiras, Tanger Med ou tout autre port international permettrait au modèle économique de Sebta de fonctionner durablement.
Un modèle économique en transition
Avant 2025, aucune douane commerciale n’existait à Sebta. L’économie locale reposait quasi exclusivement sur les flux informels ou semi-formels vers le Maroc. Les entrepreneurs espéraient ainsi retrouver une liberté totale d’exportation, notamment de produits européens à bas coût. Une possibilité aujourd’hui écartée au profit d’un système plus régulé et davantage centré sur la demande réelle.
Juan Vivas insiste cependant : les douanes ne sauraient devenir le « pilier fondamental » de l’économie de Sebta. Elles doivent rester un élément complémentaire dans une stratégie plus large, orientée vers la diversification, la durabilité et le développement de secteurs tels que le tourisme, l’économie du savoir ou encore le logement.