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Trump met la pression sur Netanyahu pour une trêve à Gaza

Samedi 05 Juillet 2025 - 13:04
Trump met la pression sur Netanyahu pour une trêve à Gaza
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À la veille d’une nouvelle rencontre attendue à Washington, Donald Trump appelle à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, mettant la pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’il recevra lundi à la Maison Blanche pour la troisième fois en six mois. Une réunion qualifiée par certains d’« ultime tentative de désescalade » dans un conflit qui perdure depuis près de deux ans.

L’ex-président américain, visiblement lassé de cette guerre qui s’éternise, plaide pour une trêve de 60 jours, affirmant vouloir protéger les civils palestiniens : « Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l’enfer. » Une déclaration qui tranche avec son ton habituellement intransigeant, y compris à l’égard de Netanyahu, à qui il a récemment promis de se montrer « très ferme ».

Ce tournant intervient dans un contexte plus large de réajustement diplomatique. Il y a deux semaines, les États-Unis ont mené des frappes coordonnées avec Israël contre trois sites nucléaires en Iran, avant de conclure une désescalade entre les deux ennemis historiques. Cet apaisement temporaire dans la région ravive les espoirs d’un cessez-le-feu durable à Gaza.

Un projet d'accord de trêve, proposé par les médiateurs qatari et égyptien, est actuellement sur la table. Il inclurait la libération de la moitié des otages encore détenus par le Hamas en échange de prisonniers palestiniens. Soutenu par le Jihad islamique, le mouvement islamiste palestinien s’est dit prêt à entamer des négociations immédiates.

Trump a qualifié cette proposition d’« ultime chance » et averti le Hamas qu’il devra en accepter les termes. Selon Michael Horowitz, analyste géopolitique, cette réunion pourrait prendre la forme d’un « grand marchandage » façon Trump, mêlant pressions militaires, gestions de coalitions fragiles et perspectives de normalisation régionale.

De son côté, Benjamin Netanyahu, affaibli par les divisions internes de son gouvernement de coalition, pourrait chercher une sortie progressive du conflit, tout en renforçant ses liens avec des partenaires régionaux comme l’Arabie saoudite. Une normalisation avec Riyad reste cependant conditionnée à une avancée significative vers la création d’un État palestinien — une perspective que le gouvernement israélien continue de rejeter fermement.

Sur la question iranienne, Trump a durci le ton. Il affirme n’avoir « rien à offrir » à Téhéran et promet de frapper à nouveau si le pays tente de relancer son programme nucléaire, qu’il assure avoir « anéanti » lors des frappes du 21 juin.

Les relations entre Netanyahu et Trump sont complexes, faites d’alliances stratégiques et de tensions personnelles. Lors de leur dernier entretien en avril, Trump avait surpris son hôte en évoquant d’éventuelles discussions directes avec l’Iran. Pourtant, c’est Netanyahu — surnommé « Bibi » — qui avait été le premier dirigeant étranger reçu par Trump au début de son second mandat, signe d’une proximité politique persistante.

En qualifiant Netanyahu de « Grand Héros », et en appelant même à l’abandon des poursuites pour corruption le visant en Israël, Donald Trump joue une fois de plus un coup diplomatique à sa manière : à la fois imprévisible et lourd de conséquences pour la région. Reste à savoir si cette rencontre marquera une avancée réelle vers la paix, ou s’il ne s’agira que d’un épisode de plus dans la géopolitique mouvante du Proche-Orient.



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