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Un fossile de dinosaure couvert de piques découvert au Maroc

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Un fossile de dinosaure couvert de piques découvert au Maroc
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Les montagnes de l’Atlas, près de Boulemane, viennent d’offrir une nouvelle page à l’histoire de la paléontologie. Des chercheurs ont révélé la découverte de restes fossilisés appartenant à un dinosaure du Jurassique baptisé Spicomellus, considéré comme le plus ancien représentant connu des ankylosaures, ces dinosaures herbivores cuirassés au corps trapu et à la démarche lourde.

Mesurant environ 4 mètres de long pour un poids estimé entre une et deux tonnes, Spicomellus se distingue par une armure hors du commun. Selon une étude publiée dans la revue Nature par l’équipe dirigée par Richard Butler, paléontologue à l’université de Birmingham, cet animal possédait « une série de longues piques acérées le long de ses côtes, ainsi que des épines comparables à la taille d’un club de golf formant un collier autour du cou ».

Une telle morphologie n’a, à ce jour, aucun équivalent dans le règne animal, qu’il soit disparu ou encore vivant. L’armure extravagante de Spicomellus aurait eu une double fonction : protéger l’animal des prédateurs tout en jouant un rôle d’ornement destiné à séduire des partenaires.

Toutefois, les chercheurs s’interrogent sur la praticité d’un tel arsenal. « Il est difficile d’imaginer comment des piques d’un mètre autour du cou pouvaient réellement servir à se défendre », note Butler. Sa collègue Susannah Maidment avance l’hypothèse que cette armure démesurée ait servi davantage d’outil de parade que de protection.

La découverte est d’autant plus remarquable que Spicomellus n’était jusqu’ici connu que par un fragment de côte décrit en 2021. Les fouilles réalisées en 2022 et 2023 ont permis de mettre au jour de nouveaux éléments : un dos hérissé de piques, un collier osseux orné de plaques, ainsi que de grandes épines projetées au-dessus du cou et des hanches. Certaines mesuraient près de 87 centimètres, et auraient été encore plus longues du vivant de l’animal.

Si le squelette reste incomplet – la tête notamment n’a pas été retrouvée – les chercheurs estiment que cette découverte éclaire d’un jour nouveau l’évolution des ankylosaures et témoigne de la richesse paléontologique du Maroc, déjà reconnu comme un site majeur de fossiles du Jurassique et du Crétacé.



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